Precious / Lee Daniels, réal.

Vidéo

Daniels, Lee. Réalisateur

Edité par Lionsgate - 2011

Coup de coeur de la médiathèque.
Une fille noire, pauvre, obèse, abusée par son père, mère à 16 ans de deux enfants nés des viols, survit dans Harlem. Triomphe cinématographique outre-Atlantique, « Precious » tire sa force du refus du misérabilisme. Il est violent, stimulant, et rien n'est fait pour qu'on s'apitoie sur l'héroïne, « inerte », guère attachante. Tout renvoie à un horizon bouché, une exclusion insurmontable. Le réalisateur n'escamote rien, pas même les viols, montrés sous la forme de flashs cauchemardesques. Cette violence est tempérée par des échappées dans l'imaginaire, où elle se voit comme une star au milieu d'une nuée de photographes. D'un côté donc, l'enfer social et de l'autre, des flots d'énergie positive, la vie qui circule malgré tout. L'adolescente subit mais continue d'avancer, d'apprendre, en résistant aux chocs comme un char d'assaut. « Precious » retrace la trajectoire d’une personne surmontant des traumatismes. Il suffit, parfois, d'une rencontre décisive. Pour Precious, c’est une prof qui lui donne goût à la langue. Pour autant, le film ne tombe pas dans un optimisme béat : pas de happy end, juste un sursis, du temps gagné sur l'anéantissement.

Avis

Avis des lecteurs

  • 5/5

    Pierre Langlois - Le 12 septembre 2023 à 18:20