La Damnation de Faust / compositeur Hector Berlioz

Musique audio

Berlioz, Hector (1803-1869). Compositeur

Edité par Diapason - 1959

Le ténor Richard Verreau, Faust pour le génial Markevitch, et l’alto de William Primrose chez Munch : deux formidables héros berlioziens ! Berlioz, comme tous les romantiques, fut fasciné par le mythe goethéen, qu’il découvrit en 1828 dans la traduction de Nerval. « Légende dramatique » en quatre parties recyclant Huit scènes de Faust de 1829, La Damnation de Faust fut destinée en 1845-1846 non au théâtre mais au concert. Comme Roméo et Juliette, elle s’apparente moins à un opéra qu’à une grande symphonie avec chœur et solistes. Pour « bien rendre » une telle œuvre, note Berlioz, « les exécutants et leur directeur, surtout, doivent sentir comme moi. Il faut une précision extrême unie à une verve irrésistible, une fougue réglée, une sensibilité rêveuse ». Autant de qualités réunies dans l’enregistrement, dirigé de main de maître, par Igor Markevitch, qui signait en 1959 la troisième intégrale (à de modiques coupures près) de l’œuvre, dans une stéréophonie superbe. Le chef sculpte d’un geste affûté le relief de la partition, rendue à ses couleurs crues ou acidulées, ses frémissements, sa frénésie (quelle Marche hongroise !), ses grimaces. Les scènes chorales sont formidablement vivantes : les rondes paysannes, les refrains d’ivrognes et leur fugue bestiale, les groupes de soldat déambulant dans la nuit et, précédant une conclusion céleste ourlée de harpe, un pandémonium on ne peut plus infernal. Elégants et rêveurs Et puis il y a le Faust élégant de Richard Verreau, ardent et mélancolique, « osant même le contre-ut dièse de poitrine » dans le duo d’amour avec Marguerite. « Son sens du romantisme et son respect du legato le haussent au premier plan de la discographie », s’enthousiasmait Jean-Louis Dutronc dans nos colonnes. Caresse du timbre (et du mot), souplesse de la ligne, luxe de nuances, Consuelo Rubio campe une Marguerite non moins efficace. Le Méphisto un rien précieux, voire trop poli, de Michel Roux pourra surprendre – celui sardonique de Gérard Souzay lui répond en bonus. Quittons l’Allemagne de Goethe pour l’Italie de Byron. Paganini, qui avait demandé en 1834 à ­Berlioz un concerto, fut décontenancé par Harold en Italie et ne le joua pas. « Je voulus faire de l’alto, en le plaçant au milieu des poétiques souvenirs que m’avaient laissés mes pérégrinations dans les Abruzze, une sorte de rêveur mélancolique dans le genre du Childe Harold de Byron », écrit le compositeur. D’où le titre de cette « symphonie avec alto principal ». A l’atmosphère poétique et joyeuse des trois premiers mouvements, dont une attendrissante Marche des pèlerins, succède une Orgie de brigands où doit souffler un vent de liberté et de fureur : mission accomplie sous l’archet de William Primrose (dans son cinquième et ultime témoignage discographique) et la baguette d’un Charles Munch exalté.

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