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Quatuor « Américain » op. 96 (a). Sonatine op. 100 (b). Quintette à cordes op. 77 (c). = les indispensables de Diapason N°177. 177 / Hollywood String Quartet (a). Josef Suk (violon), Jan Panenka (piano) (b). Budapest String Quartet, Milton Katims (alto) (c).. 177
Musique audio
Edité par Diapason - 2025
Les années américaines de Dvorak résumées par sa géniale production chambriste. Gloire aux indispensables Quatuor de Hollywood et Budapest,à Josef Suk et Jan Panenka. Sa Symphonie « du Nouveau Monde » à peine sèche, Dvorak part avec femme et enfants dans une bourgade de l’Iowa, Spilville, où se sont installés des paysans venus de Moravie et de Bohême. Il y travaille, en juin 1893, à un douzième quatuor à cordes. « Américain », cet Opus 96 reflète l’atmosphère bucolique des lieux, détendue (Allegro ma non troppo) avec un soupçon de mélancolie (Lento). Un oiseau du coin (le tanager rouge) gazouille dans le Molto vivace et un choral tchèque plein de ferveur s’invite dans le Vivace ma non troppo. Mais c’est le rythme haletant des tambours indiens, assez semblable à celui d’une locomotive, qui fait tout le sel de ce finale. Capté en 1955, le Hollywood String Quartet en aiguise le trait comme personne. Tambours indiens ? Ceux qui accompagnaient les chants et danses proposés par une petite tribu de peaux-rouges séjournant alors à Spilville. Leurs spectacles passionnèrent le compositeur, sans doute frappé par des similitudes avec le folklore tchèque. Son Quintette op. 97, avec deux altos, écrit dans la foulée du quatuor, témoigne de cet intérêt. Le pentatonisme cultivé par certaines mélopées, le rythme et les accents serrés imprimés aux mouvements vifs (le festif Allegro vivo) tranchent avec la pureté beethovénienne du Larghetto et les souvenirs de Bohême que semble exhaler le joyeux Allegro giusto. Comme tout est admirablement contrasté sous les archets des Budapest, rejoints par Milton Katims, dans une interprétation de 1949 patiemment restaurée et jusque-là inédite en CD – un trésor ! La Sonatine pour violon et piano op. 100, dernière œuvre que Dvorak achève aux Etats-Unis, consigne également des « impressions » américaines. Détaché sous le titre de Berceuse indienne, son Larghetto fut ramené d’une escapade aux chutes de Minnehaha (cette merveille de la nature inspira à Longfellow son épique Chant de Hiawatha, dont Dvorak pensa longtemps tirer un opéra).Comme le bref Scherzo, l’Allegro conclusif renoue avec les rythmes savoureux de l’Opus 97. C’est Josef Suk – arrière-petit-fils de Dvorak et petit-fils de la dédicataire, Otilie – qui la défend ici, avec autant de ferveur que de tendresse. Autre atout de son enregistrement de 1958 : le piano éloquent et coloré de Jan Panenka. François Laurent
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