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Les Contes d'Hoffmann = les indispensables de Diapason N°175. 175 / Jacques Offenbach. 175
Musique audio
Edité par Diapason - 2025
Une troupe où chacun joue autant qu’il chante, illuminée par un trial de rêve (Bourvil !) et le geste endiablé de Cluytens, fixait en 1948 le mètre-étalon des Contes. Offenbach étant mort avant d’avoir fini et ordonné la partition de ses Contes d’Hoffmann, c’est Ernest Guiraud qui fut chargé de la rendre « viable ». En février 1881, les premiers spectateurs découvraient un ouvrage largement mutilé : outre d’importantes coupes dans le prologue et l’épilogue (qui se déroulent dans une taverne de Nuremberg), tout le dernier acte – celui de Giulietta, la courtisane vénitienne, chez qui le poète se fait voler son reflet – était passé à la trappe. N’en subistait que la Barcarolle, glissée entre les actes d’Olympia (la poupée mécanique qui termine fracassée) et d’Antonia (la jeune phtisique qui meurt d’avoir chanté). En 1907, la partition publiée par les éditions Choudens transforme les dialogues parlés en récitatifs (composés par Guiraud), insère l’air « Scintille diamant » (ajouté par Gunsbourg) rétablit l’acte de Giulietta, certes condensé et intercalé entre ceux d’Olympia et d’Antonia. C’est cette version que documentent Les Contes d’Hoffmann gravés en mars 1948. Le disque précédait leur reprise salle Favart, dans une mise en scène réglée par Louis Musy et sous la baguette vif-argent d’André Cluytens. La distribution réunit une « troupe » soudée par l’esprit du théâtre, le relief et la couleur du mot : chacun, ici, joue autant qu’il chante.